Déclaration du Parti Communiste Irakien à l'occasion de son 87ème anniversaire

Unissons les forces du changement pour vaincre le système de partage du pouvoir et la corruption

Le début des années trente du siècle dernier a été témoin de la maturité politique et sociale accrue de la classe ouvrière irakienne et de son influence accrue à tous les niveaux. Cela a jeté les bases de l'étape tant attendue de la création de son propre parti politique, comme l'ont fait d'autres classes et groupes sociaux, pour défendre ses intérêts radicaux et mener sa lutte contre l'alliance réactionnaire au pouvoir et ses protecteurs britanniques.

Pour atteindre ce noble objectif, les cellules marxistes de Bagdad, Bassorah et Nasiriyah se sont unies fin mars 1934 pour former le Parti communiste irakien. C'était un parti de style nouveau au sens plein du terme, non seulement parce qu'il représentait la classe ouvrière et ses alliés parmi les pauvres et les démunis, mais aussi pour son programme et ses objectifs. Ils ont appelé à garantir les intérêts et les droits des travailleurs, des paysans et de tous les travailleurs, à obtenir l'indépendance et la souveraineté nationale et à construire un système démocratique. Elle se caractérisait également par sa lutte acharnée, contrairement aux autres partis politiques de l'époque.

Le Parti a poursuivi sa lutte dévouée tout au long des quatre-vingt-sept dernières années de sa vie glorieuse, et des milliers de ses dirigeants, cadres et membres ont été martyrisés dans la lutte pour la liberté et la prospérité du peuple. Ces objectifs étaient en totale contradiction avec les régimes réactionnaires et dictatoriaux successifs qui dirigeaient l’Irak. Ils ont déclenché des campagnes de répression brutale, de liquidation physique et de calomnie politique contre le parti, dans l'espoir de l'éliminer de l'arène de la lutte. Cependant, tous ces régimes se sont retrouvés dans la poubelle de l’histoire, et le parti est resté élevé, fier de ses camarades, tout en poursuivant sa lutte courageuse sous son slogan «Pour une patrie libre et un peuple prospère».

Après l'occupation américaine de l'Irak et la chute du tyran, les nouveaux dirigeants ont mené une politique désastreuse, à travers le système de partage du pouvoir ethno-sectaire (muhasasah), la corruption et le recours aux puissances étrangères. Les espoirs du peuple de mettre fin à l'héritage de la dictature et de parvenir à la dignité, à la justice et à l'égalité ont été déçus. En conséquence, l'argent public a été gaspillé, la corruption est endémique et les services sont presque inexistants. Le taux de chômage élevé concerne même les diplômés universitaires. Un tiers des Irakiens vivent sous le seuil de pauvreté alors que leur pays est l’un des dix pays les plus riches du monde. L’État a perdu son prestige avec la prolifération des milices et des groupes armés, l’agitation sectaire et les meurtres et l’émergence d’organisations terroristes qui occupaient les deux tiers du territoire irakien. Les dirigeants corrompus ont ainsi provoqué des ravages et des destructions en Irak.

Ces raisons et bien d’autres ont fait du processus de changement global une nécessité qui ne peut être reportée. C'est ce que la grande majorité du peuple irakien a reconnu et traduit en une réalité tangible dans le mouvement de protestation depuis 2011, jusqu'en 2013 et 2015, jusqu'au soulèvement héroïque du 1er octobre 2019. Les slogans du soulèvement résumaient les revendications légitimes. du peuple irakien. Il s'agit notamment de la demande d'élections anticipées et de ses conditions préalables: réformer l'ensemble du système électoral, y compris la loi électorale et la commission électorale, mettre en œuvre la loi sur les partis politiques et lutter contre la corruption financière et administrative, à commencer par les grands cas de corruption. Les demandes comprenaient le rejet du système de quotas dans toutes ses manifestations et la fourniture des services nécessaires. En outre, les manifestants ont appelé à lutter contre le chômage et à élever le niveau de vie, en particulier pour les pauvres, les démunis et ceux qui ont des revenus limités. L'économie nationale doit être sauvée de son caractère rentier, en relançant l'industrie, l'agriculture et les services de production. Tout en combattant le terrorisme, les armes doivent rester sous le contrôle de l’État. Les slogans nationaux et démocratiques du soulèvement incluaient également un appel à la fin de l’ingérence régionale et internationale dans les affaires irakiennes. Cependant, les dirigeants et ceux qui s'accrochaient au pouvoir ont non seulement refusé de répondre à ces demandes légitimes, mais ont plutôt fait face aux manifestants pacifiques avec une répression sanglante et une violence flagrante. Des centaines de jeunes manifestants ont été martyrisés aux mains des tireurs d'élite et du soi-disant «tiers» et des milliers ont été blessés. En outre, les manifestants ont fait l'objet d'une campagne de calomnie et de mensonges pour ternir leur soulèvement. Cette campagne a été combinée avec des efforts fervents pour acheter certaines personnes et s'infiltrer dans les rangs des manifestants afin de détourner le soulèvement de son cours. Pendant ce temps, une campagne frénétique a été lancée pour cibler les militants, les kidnapper et les assassiner, et beaucoup ont «disparu». Les dirigeants ont eu recours à cette campagne parce qu'ils se sont rendu compte que le soulèvement mettrait fin à leur existence politique et à leur banditisme.

Ceux qui contrôlent la prise de décision politique à ce jour continuent à construire davantage de barricades politiques parce qu'ils croient que cela les protégera de la colère populaire et du changement inévitable. La plus récente de ces tentatives était le nouveau projet de loi sur la Cour fédérale par lequel ils voulaient légitimer leur hégémonie et leur autorité fragile, et faire sauter ce qui restait des composantes de l'État civil. Cependant, il a été confronté à un large rejet populaire et politique. Après avoir modifié la loi actuelle sur la Cour fédérale, on aspire maintenant à une sélection appropriée de ses membres et à ce que la Cour fonctionne de manière à renforcer la structure démocratique et civile de l’État irakien.

Le soulèvement héroïque et le mouvement de masse en général seront renouvelés avec plus de force parce que leurs causes existent toujours, et même augmentées en profondeur et en ampleur. Cela a été récemment démontré par les manifestations dans la Nasiriyah et dans d'autres provinces irakiennes.

Des efforts sont également en cours pour former des cadres de direction et de coordination entre les manifestants et organiser des réunions avec les forces civiles et démocratiques, y compris le Parti communiste irakien. Elles travaillent vigoureusement et avec un sens élevé des responsabilités pour mobiliser l'ensemble du spectre politique et sociétal qui peut changer l'équilibre des forces par des moyens pacifiques et constitutionnels. Cela comprend une participation active et large aux prochaines élections avec une lutte inlassable pour fournir les conditions nécessaires pour les mener avec équité et justice.

Unissons toutes les forces qui aspirent au changement et ont intérêt à y parvenir pour travailler honnêtement et sincèrement pour ce qui est dans l'intérêt du peuple irakien et éliminer cette minorité au pouvoir qui a échoué dans tout sauf le vol.

Le Parti communiste irakien n'épargnera aucun effort pour rassembler les forces civiles et démocratiques et tous les patriotes de notre peuple dans un large front capable d'apporter le changement souhaité, de mettre fin au système de partage du pouvoir ethno-sectaire et à la corruption et à faire bouger notre pays et les gens d'un État en faillite à un État civil démocratique de justice sociale.

Vive notre peuple irakien et ses forces démocratiques nationales.

Gloire aux martyrs du parti.

Vive le Parti Communiste Irakien à l'occasion de son 87ème anniversaire.

Le Comité central

Parti Communiste Irakien