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Publié par pcf nice nord

La section de Nice du PCF fête le Centenaire de la Révolution d'Octobre Place Garibaldi

Chers amis, chers camarades,

 

Au cœur de la boucherie de la première guerre mondiale, dans un pays où régnait une monarchie absolue déjà anachronique, dans une Russie où l’abolition du servage datait seulement de 1861, il y a 100 ans, le 20ème siècle débutait vraiment avec la révolution d’Octobre. Dans un monde capitaliste où les impérialismes concurrents s’affrontent en sacrifiant des millions de vies, des femmes et des hommes tentent de faire triompher les idées d’appropriation sociale par les travailleurs de leurs outils de production pensant avec raison qu’une révolution n’est pas une prise de pouvoir par un groupe sur un autre mais le changement du travail en tant que rapport de production, le dépassement des aliénations et des dominations existantes. Des femmes et des hommes exigent la paix car, las de servir de chair à canon du capital, ils savent que le travailleur allemand ou austro-hongrois est plus leur frère que leur compatriote russe aristocrate, la famille impériale et les quelques grands bourgeois nés de la révolution industrielle. Ils s’approprient ainsi les mots de Paul Valéry : « La guerre c’est le massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent et ne se massacrent pas. » C’est tellement vrai dans cette première guerre mondiale où le Roi d’Angleterre George V est en même temps le cousin germain du Tsar Nicolas II et du Kaiser Guillaume II.

Cette révolution d’Octobre, c’est également une révolution féministe où les femmes pleinement actrices du processus révolutionnaire feront de ce moment une conquête de leur propre émancipation de la société patriarcale. Nous n'oublions pas qu'en Octobre 1917, lorsque le « gouvernement ouvrier et paysan » se crée, Alexandra Kollontaï fait partie de ce gouvernement. C’est la première femme ministre au monde ! En France, à cette époque, les femmes n’ont même pas le droit d’avoir un compte bancaire à leur nom ! Le PCF, près de 10 ans plus tard, sera poursuivi en justice pour avoir présenté des femmes aux élections municipales !

La révolution russe, son accélération en octobre 1917, ne nait pas de rien. Elle plonge ses racines dans le développement du mouvement ouvrier et des pensées de Marx et d’Engels tout au long du 19ème siècle et dans celle de Lénine au début du 20ème. Le formidable souffle d’Octobre soufflera avec une telle intensité sur le monde qu’il permettra tout au long du 20ème siècle l’émergence de forces sociales et politiques, dont le PCF en France, qui arracheront des conquêtes sociales et démocratiques sur tous les continents. Ce souffle se prolongera dans les luttes de libération nationale qui mettront à bas le colonialisme. Nous le savons tous aujourd’hui, l’histoire de ce grand mouvement est parsemée de contradictions où alternent voire se superposent des moments de révolution et de contre-révolution et que finalement le « socialisme existant » s’est écroulé et sur bien des aspects a été mis en échec. Nous n’oublions pas qu’en Russie comme ailleurs, l’interventionnisme des puissances étrangères pour mettre en échec militairement et étouffer économiquement les révolutions est déterminant dans la forme que prendront les états socialistes et dans les difficultés qu’ils rencontreront à atteindre leurs objectifs politiques initiaux.

Ces échecs ne doivent pas nous emmener à penser que tout changement révolutionnaire est voué à être écrasé quand il touche aux intérêts supérieurs de la classe dirigeante. Bien au contraire, notre temps est appelé à être le temps des révolutions. Elles ne sont pas seulement souhaitables elles sont absolument nécessaires. D’ailleurs la social-démocratie et toutes les tentatives réformistes d’aménager le capitalisme nous ont définitivement montré leur incapacité à rendre quelques changements pérennes, le capital réussissant toujours à reprendre progressivement ce qu’il avait pu un moment concéder et l’ensemble des organisations qui se réclamaient de ces idées, en particulier au niveau européen, est aujourd’hui converti au libéralisme et aux lois du marché. Pour la France, la continuité des quinquennats de Sarkozy, de Hollande et le début de celui de Macron en sont l’exemple parfait.

Le système capitaliste s’est mondialisé et a acquis, à la fin du 20ème siècle, une hégémonie politique et culturelle.

Pourtant, il est incapable de répondre aux nombreux défis contemporains, qu’il s’agisse de la justice et de l’égalité, des enjeux écologiques, ou encore de la qualité du travail avec des salariés qui sont de plus en plus formés grâce au progrès de l’éducation et à un moment où, bien souvent les progrès technologiques sont dévoyés pour devenir de nouveaux moyens d’oppression et d’aliénation quand ils pourraient être des éléments de l’émancipation des travailleurs.  

L'heure est venue d’œuvrer concrètement au dépassement de ce système.

A l’heure du réchauffement climatique et des multiplications des dégradations environnementales menaçant la planète toute entière, on voit que le capitalisme freine avec toute son énergie les révolutions écologiques nécessaires. De « développement durable » en « green washing », les logiques profondes ne sont pas remises en causes quand c’est tout le rapport entre le genre humain et la planète sur laquelle il vit qui appelle des transformations profondes de notre production, de notre consommation

Ainsi, même si le rôle des communistes est d’être aux côtés de ceux qui souffrent et des plus grandes victimes de l’exploitation de l’homme par l’homme, nous ne pouvons nous contenter de paroles et d’actes de solidarité. D’ailleurs le capitalisme est tellement destructeur que cette mission, tel un seau percé, serait impossible à remplir. A ces victimes et à l’ensemble des exploités, pour leur être vraiment utiles, nous devons offrir un débouché politique à leurs colères et leurs frustrations, réarmer leur découragement, lutter contre le fatalisme et le sentiment d’impuissance, faire comprendre et démontrer que c’est le capital qui n’est rien sans les travailleurs et pas le contraire.

Pour cela, nous non plus ne partons pas de rien et je ne vois pas le communisme comme une visée lointaine et peu précise d’une société plus juste mais comme un mouvement qui en partant de l’existant nous permette de dépasser les aliénations et les dominations du capital sur le monde du travail, des grandes puissances sur les petites nations, de l’homme sur la femme, de l’autochtone sur l’immigré, etc…

En quelques mois de présence au gouvernement de la Libération et, sans occuper de postes régaliens, les ministres Ambroise Croizat, Marcel Paul et Maurice Thorez ont permis par les créations du régime général de sécurité sociale, du statut de la fonction publique avec le salaire à vie, et de la maitrise publique de l’énergie de commencer à construire du communisme dans notre pays. Ils l’ont fait bien plus que ne le feront toutes les révolutions fiscales ou les changements de Constitution et même si ces outils seront à mobiliser aussi, ne perdons pas de vue que la Révolution c’est changer le travail. Comme la bourgeoisie a supplanté le féodalisme en lui imposant ses systèmes de production et de création de la valeur, nous nous devons d’être audacieux. Ce qui était à l’ordre du jour en Russie il y a 100 ans et en France après la guerre et l’occupation ne pourrait plus l’être aujourd’hui ?

Les travailleurs doivent exercer la propriété d’usage des moyens de production en décidant ce qu’ils produisent et pour répondre à quels besoins. Ils doivent décider par la souveraineté populaire de l’assignation de la plus-value créée par leur propre travail au lieu de continuer comme aujourd’hui à ne travailler que pour rembourser des dettes qu’elles soient privées ou publiques ou pour engraisser des actionnaires par des dividendes qui pour l’essentiel n’alimentent que des bulles spéculatives. La cotisation doit remplacer le crédit bancaire en alimentant des caisses où là aussi la souveraineté populaire et non le contrôle étatique ou par les banquiers via le crédit permette le développement de services publics en sortant du secteur marchand de plus en plus de besoins inaliénables comme la santé, l’énergie, l’alimentation, l’éducation, le logement, etc…

Ce ne sont que quelques pistes pour les révolutions de demain. A nous de les tracer ensemble pour que vive le temps des révolutions !

 

Philippe Pellegrini

Secrétaire de la Section de Nice du PCF

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