En Nour : Encore en proie à l'acharnement de Christian Estrosi
La commune de Nice vient de lancer à nouveau une procédure de déclaration d'utilité publique concernant les locaux occupés par le centre culturel et la mosquée En Nour.
Alors que ces établissements sont désormais ouverts et fonctionnent aujourd'hui sans causer le moindre tort à l'ordre public, alors que cette construction répondait à l'attente de beaucoup de niçoises et de niçois, la Mairie de Nice souhaite relancer les procédures administratives que, pendant près d'une décennie, elle a utilisé, sans succès, pour tenter d'empêcher l'ouverture de cette structure.
Rappelons que ces procédures, souvent lancées en période électorales, sont remontées jusqu'au Conseil d'Etat. Rappelons que cette instance tranchait dans son ordonnance n°400841 du 30 juin 2016 en qualifiant le comportement de la Mairie de Nice : « d’atteinte grave et manifestement illégale » à la liberté de culte, tout en précisant : « cette liberté ne se limite pas au droit de tout individu d’exprimer les convictions religieuses de son choix dans le respect de l’ordre public mais a également pour composante la libre disposition des biens nécessaires à l’exercice d’un culte. »
Pourtant, malgré ce désavoeu juridique Christian Estrosi, sa majorité municipale et en particulier son adjointe Marine Brenier, devenue députée de la circonscription où se trouve l'Institut En Nour, n'ont eu de cesse d'utiliser ce dossier à des fins purement électoralistes notamment lors de la législative partielle de juin 2016, puis lors des élections législatives de 2017. Christian Estrosi, qui aime à se présenter aujourd'hui comme adversaire du Front National n'hésite pas à renouer avec ses anciennes postures qui l'ont vu souvent se rapprocher des thèses de ce parti extrémiste. Souvenons-nous qu'en 1998, en particulier, ce même Christian Estrosi était partisan d'une alliance avec le Front National au Conseil Régional pour empêcher la gauche d'obtenir la présidence qui lui revenait par la majorité qu'elle avait obtenu dans les urnes.
Sous couvert de lutte contre l'intégrisme religieux, le Maire de Nice ne fait que favoriser le terreau sur lequel celui-ci prospère. Par la stigmatisation de la communauté musulmane dans son ensemble et dans la volonté de vouloir limiter la pratique des rites musulmans aux caves et autres lieux inadaptés, Christian Estrosi apparaît comme un allié objectif du fondamentalisme religieux musulman en pratiquant en miroir de ce dernier un discours d'exclusion qui à terme ne fera que renforcer les extrémismes.
Il faut cesser sur le champ cette entreprise de division des niçoises et des niçois. Il faut retrouver une démarche républicaine où une laïcité dévoyée ne doit plus servir de cache-sexe à un refus de l'altérité qui mine les conditions du vivre-ensemble.
Philippe Pellegrini
Secrétaire de la Section de Nice du PCF