Non à la garde nationale, oui à une vraie politique de lutte contre Daesh
Après l’échec patent de l’opération Sentinelle, en annonçant la mise en place d’une garde nationale, le gouvernement poursuit sa fuite en avant dans la communication sécuritaire, plutôt que de mettre en œuvre des mesures efficaces pour lutter contre le terrorisme de Daesh.
Inspiré par les propositions avancées en décembre 2015 par Robert Ménard, le gouvernement entend transformer la réserve militaire et policière en Garde nationale, en l’ouvrant au volontariat des jeunes et des sans-emploi. Or la réserve est aujourd’hui un échec total en raison à la fois de la suspension de la conscription et de la situation économique et sociale du pays.
Ainsi, il ne s’agit pas de recréer la garde nationale de la Commune de Paris, mais plutôt de copier le modèle de la garde nationale des Etats-Unis. Or force est de constater que les exemples historiques abondent, en particulier aux Etats-Unis, de l’usage de la garde nationale à des fins de répression dans le sang des mouvements sociaux et démocratiques.
Cette décision de création d’une garde nationale est en fait un nouveau pas vers la privatisation des fonctions régaliennes de sécurité de l’État.
Plutôt que de créer un ersatz de police et d’armée, moins bien formé, moins bien entraîné, moins bien équipé, moins bien soldé, le gouvernement, s’il veut lutter contre les menées criminelles de Daesh et affidés, devrait renforcer les moyens et les effectifs de tous les services de l’État et prendre les mesure politiques et financières nécessaires en s’attaquant aux protecteurs de Daesh et à ce qui fait le terreau social et géopolitique de son action criminelle.