Burkini: la dérive politicienne
Sans surprise, après une dizaine de villes des Alpes-Maritimes, le maire de Nice, vient de prendre un arrêté anti-burkini.
Aujourd’hui, cette polémique ne fait que conforter les sectaires des différents camps qui vont y voir, une nouvelle fois, une occasion de se radicaliser les uns contre les autres. Et pendant ce temps-là on ne parle pas du reste…
Dans un département fortement marqué, tout à la fois, par le chômage, la précarité et une droite qui n'a de cesse de courir après le Front national, l’affaire du Burkini est un nouveau leurre. Un leurre bien utile pour détourner l’attention et diviser un peu plus celles et ceux qui subissent les logiques libérales. Un nouveau leurre pour faire oublier la véritable ségrégation urbaine, qui accompagne la ségrégation sociale, qui est en place dans les villes du littoral en général et plus particulièrement à Nice.
A défaut de vouloir apporter de véritables réponses aux défis de notre société (chômage, vivre ensemble...), la stigmatisation tient lieu de seule boussole pour une droite en difficulté.
Cette polémique et son instrumentalisation politicienne ouvre un peu plus l’espace au FN qui ne cesse de se nourrir des divisions grandissantes dans le peuple et de la stigmatisation d’une partie de la communauté nationale.
Cette affaire du Burkini pose en revanche une vraie question, trop souvent occultée, celui de l’émancipation des femmes. En la matière les prises de positions de Christian Estrosi ou bien encore de Lionnel Luca ont de quoi faire sourire. Dignes représentants de l’ultra-droite, ils n'ont jamais brillé dans leur activité d'élus par des positions d'avant garde pour le droits des femmes. En cette période de crise, la meilleure manière de porter ce combat c’est de le porter ouvertement, et non pas de l’instrumentaliser dans un combat d’une autre nature, qui est celui du repliement identitaire et des dérives fascisantes.
Robert Injey
PCF-Front de gauche Nice