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Publié par pcf nice nord

Le PCF de Nice s'oppose aux Groupements Hospitaliers de Territoire et soutient les personnels en lutte

Les GHT : Dire NON à une imposture

 

Les organisations syndicales majoritaires de la santé font entendre leur opposition au rôle néfaste que va jouer la mise en place, au 1er juillet 2016, des Groupement Hospitaliers de Territoire en altérant considérablement le paysage sanitaire en France pour des décennies. Dans les faits, nous assistons à des choix faits depuis la loi HPST de Roselyne Bachelot jusqu’à la loi Santé de Marisol Touraine à la mise en place d’une politique de santé publique contraire à l’intérêt général.

La mise en place des Groupement hospitaliers de territoire constitue une accélération de la réduction des dépenses publiques de santé, l’abandon de certaines activités couvertes par le service public, l’éloignement des lieux de décisions, le recul de la démocratie sociale, l’attaque contre les droits des salariés et contre l’emploi. Cette mesure rendra plus difficile encore l’accès aux soins pour tous et menace gravement l’autonomie des établissements de santé.

En effet, avec 3 milliards de réductions des budgets demandés aux hôpitaux, 11 milliards à la sécurité sociale et 10 milliards pour les collectivités territoriales, on estime à 22 000 le nombre d’emplois menacés dans le secteur et à 17 000 le nombre de lits qui, nationalement, seraient supprimés. Pour notre région ce sont près de 900 lits qui seraient concernés dans les 3 années à venir !

Non ce n’est pas en dépensant moins que l’on aura une meilleure prise en charge sanitaire de notre population alors qu’aujourd’hui déjà, beaucoup renoncent à se faire soigner pour des raisons financières ! Dans les Alpes-Maritimes, 25% des jeunes de 18 à 25 ans sont dans cette situation ! L’espérance de vie vient d’ailleurs de reculer dans notre pays pour la première fois en temps de paix !

Cette réforme est la déclinaison dans le domaine de la santé du projet de loi-travail : Un déni de démocratie qui s’attaque aux droits du travail et au droit à la santé. Elle est porteuse de risque pour la population. Elle porte en germe la destruction du service public sanitaire et notamment des structures de proximité qui permettent un maillage territorial dans notre département où les inégalités d’accès aux soins sont déjà criantes entre la bande littorale et le moyen et haut pays. Le secteur privé lucratif aura ainsi l’espace pour prendre en charge les activités les plus rentables et les patients les plus favorisés financièrement.

Aujourd’hui, ces modification profondes pour l’avenir de notre pays se font sans l’association des personnels ni des usagers concernés, hors de toute logique médicale et en catimini. Il est urgent de faire entendre une autre voix !

Pour s’opposer à ce rouleau compresseur, il n’existe pas d’autre alternative qu’une bataille offensive et rassembleuse pour que les hôpitaux publics répondent plus et mieux aux besoins de santé de la population dans la proximité, la qualité et la sécurité.

Mais le véritable levier de cette bataille reste le levier du financement, pour mettre en échec les politiques d’austérité et de marchandisation de la santé, de privatisation de la sécurité sociale : Ni la loi Santé, ni les GHT ne permettent de mettre fin à l’étranglement financier des hôpitaux. Pour sortir les hôpitaux de cette nasse, il faut redonner les moyens à la sécurité sociale et à l’Etat de les financer à hauteur des besoins de leurs missions de service public. Ceci ne peut se faire qu’en luttant contre la croissance financière et pour le développement de l’emploi et de salaires, par exemple en permettant aux hôpitaux d’accéder à des financements sans intérêts aux banques, en luttant contre la voracité de l’industrie pharmaceutique.

En 2013, les revenus financiers des entreprises atteignaient 326,3 milliards d’Euros et sont encore en accroissement. Cette somme rémunère les actionnaires et les banques et échappe à toute cotisation sociale. Appliquer à ces revenus financiers les taux de cotisations patronales actuelles permettrait de générer immédiatement 87,4 milliards d’Euros de recettes nouvelles pour la sécurité sociale. Parallèlement à cela, nous pouvons instituer une modulation des cotisations patronales en fonction de la politique sociale et salariale de l’entreprise. Il s’agit ainsi de dissuader la croissance financière des entreprises et de contribuer à les responsabiliser socialement afin d’enclencher une croissance économique et sociale assise sur le développement des capacités humaines.

C’est cette croissance d’un type nouveau qui permettra la pérennisation des ressources de la sécurité sociale et donc les moyens de financer à la hauteur de leurs missions les hôpitaux, tout comme de prendre en charge collectivement leurs patients à 100%.

De l’autre côté, nous devons engager une réforme progressiste du système de soins basée sur les valeurs du service public :

Il faut investir dans la formation des professionnels nécessaires au développement  d’une prise en charge de haut niveau, tendre à supprimer le numerus clausus dans les facultés de médecine, faciliter l’accès aux formations paramédicales et augmenter le nombre de postes de formateurs dans les spécialités en difficulté. C’est le seul moyen de stopper les phénomènes de désertifications médicales. Créons les conditions locales d’accueil des étudiant(e)s. Evitons de perdre des médecins grâce à de bonnes conditions d’exercice comme le salariat et le travail en équipe permettant de se concentrer à leur art dans des centres de santé portant les valeurs du service public ou des fonctions hospitalières, sans harcèlement administratif !

Inversons les problématiques ! Ecoutons les besoins des usagers en terme d’accès aux soins, de liens plus étroits entre les professionnels les prenant en charge, écoutons leurs représentants, élus associations et mutuelles. Ecoutons les professionnels, les médecins et les paramédicaux. Il y a besoin de mises en réseaux nouvelles et de plus de personnels.

La qualité ne passera que par l’élaboration démocratique des meilleures méthodes de réponse aux besoins. Ainsi, le PCF de Nice soutient toutes les initiatives que prendront les organisations syndicales représentatives du personnel pour s’opposer à la destruction programmée du service public de santé.

 

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